Essayez par vous-même: La prochaine fois que vous montez votre cheval sur le plat (peut-être est-ce plus sécurisant de débuter sur le plat que directement à l’obstacle!), tentez de monter avec les rênes flottantes. Demandez les mêmes choses usuelles, et observez simplement la réaction de votre cheval: Réagit-il aussi rapidement, aussi bien que d’habitude? Se sent-il un peu perdu sans ce contact rassurant sur le mors? Peut-être n’en a-t-il plus rien à faire de vos demandes vaines… Dans tous les cas, sa réaction est intéressante à analyser.

Sans nous en rendre compte, nous montons principalement avec nos deux aides principales: Les mains et les jambes. Un bon dosage entre les deux nous permet d’obtenir un équilibre, une cadence optimale. Mais que se passe-t-il lorsque nous relâchons ce lien bien tendu entre nos doigts et sa bouche? Voyons plus en détails. Notre cheval est plus ou moins habitué à travailler sur ce contact constant, et nous nous appliquons à toujours jouer dans nos rênes pour l’aider à venir prendre ce mors et se décontracter dessus. Sans cet appui, le cheval se retrouve déstabilisé et… nous aussi! Cet exercice nous fait prendre conscience du reste de notre corps, que nous utilisons bien trop peu! Tentez d’effectuer une transition propre, par exemple du trot au pas pour commencer. Ou demandez-lui de faire une volte de 10m. Votre cheval réagit-il aussi rapidement et proprement que d’habitude, avec le même équilibre? Fort est à parier que non, et quelle surprise pour nous! Mais alors, l’idée est d’accentuer les autres aides, et d’utiliser tout notre corps pour diriger et cadencer notre cheval? Exactement!

(Re)prendre conscience de tout son corps

La clé est là! Nous croyons utiliser notre assiette, nos épaules, notre poids de manière totalement appropriée lorsque nous montons. Fort est de constater que nous n’utilisons en fait qu’environ 20 à 25% de nos capacités. Sans rênes, que nous reste-t-il? Nous sommes obligés d’accentuer nos mouvements. De nous assoir plus profondément dans la selle. De nous redresser beaucoup plus fortement. D’encourager le mouvement du cheval avec nos mollets et notre assiette… Courbatures assurées au bout d’un quart d’heure! Mais une question se pose forcément: Pourquoi n’utilisons-nous pas cette capacité tous les jours, pour mieux guider notre cheval sur un contact plus léger? L’idée est tentante, non?

Prenez le temps de vous poser pour analyser votre première partie de séance. Votre cheval était surpris, et vous aussi d’ailleurs, lors de vos premières demandes. Vous avez testé, essayé, vous avez donné de votre personne (l’abonnement au fitness ne sera peut-être pas une si mauvaise idée, mais gardons ce sujet pour un prochain article!) et tenté de communiqué d’une autre manière, puisque vous êtes privé de votre aide première. Après quelques essais, vous vous surprenez à obtenir des résultats. Rapidement, vous vous adaptez pour mieux vous faire comprendre, pour récupérer cette harmonie avec votre monture, d’une manière différente. Votre cheval vous écoute, il est réceptif aux signaux de votre corps et vous montre qu’il vous comprend aussi de cette manière. Il teste, ose s’exprimer, se corrige et s’adapte en même temps que vous. Quelle belle harmonie!

Il ne reste plus qu’à vous lancer! Osez relâcher vos rênes, ne serait-ce que pour chauffer votre cheval. Montez rênes mi-longues, ou totalement longues selon votre feeling. Observez votre cheval. Prenez conscience de l’entier de votre corps. Réfléchissez à un moyen efficace de transmettre, grâce à votre corps et sans vos mains, vos demandes à votre cheval. Et prenez plaisir à analyser ses réactions, puis votre évolution au fil de la séance. N’êtes vous pas capable, finalement, de faire une grande partie du travail sans ce contact sur vos rênes? Reprenez maintenant vos rênes pour la dernière partie de la séance, et observez les résultats obtenus. Bluffant, non?